Le Tassili est un vaste plateau gréseux sur lequel les phénomènes géologiques ont laissé des traces multiples. Ainsi, on peut reconnaître les alternances d’épisodes humides et arides, les vallées d’oueds fossiles et les profonds canyons, contrastant avec l’aridité actuelle. On y découvre aussi, dans quelques endroits encaissés et privilégiés, de nombreuses espèces végétales et animales témoins d’un passé moins sec. Le plateau abrite des écosystèmes d’un grand intérêt pour la science ; ils sont à préserver à tout prix. Le contraste est frappant entre, d’une part, le climat actuel extrêmement aride et cette faune et cette flore qui essaient de subsister et, de l’autre, les images, peintes ou gravées, si diverses, si vivantes et si colorées sur les roches. Ces lieux ont vu s’épanouir et se succéder de nombreuses civilisations du néolithique saharien et du post-néolithique pendant 5 à 6 millénaires. Leurs traces sont visibles sur les parois dans des centaines, voire des milliers d’abris -sous- roche, sur les falaises, sur les dalles et des blocs rocheux en bordure des oueds, devant et aux alentours des abris. Ce sont d’extraordinaires peintures, où sont représentés hommes, animaux et surtout de magnifiques troupeaux de bovidés et d’impressionnantes gravures de toute une faune maintenant disparue de ces latitudes : éléphants, girafes, rhinocéros, hippopotames. Ce sont encore des quantités d’objets : poteries, perles, instruments de meulerie, sculptures. Le Tassili offre des paysages d’une rare beauté, façonnés par l’érosion, phénomène modifiant les reliefs et produisant des formes très particulières. C’est un site archéologique à ciel ouvert. En un mot, un ensemble d’arts rupestres d’une richesse inégalée de par le monde.