Journée internationale de la tolérance

«Un terrible palier a été franchi cette année dans l’escalade de la  violence. Les attentats qui se sont produits le 11 septembre 2001  sont, au-delà du pays visé, une offense à la dignité humaine, à ce  qui fait la raison d’être de l’Unesco et du système des Nations  unies.  Cette violence aveugle, criminelle, a frappé en plein milieu de  l’Année des Nations unies pour le dialogue entre les civilisations  qui elle-même faisait suite à l’Année internationale de la culture de  la paix. Faut-il en conclure que les efforts de l’Unesco pour promouvoir  un idéal de tolérance et de non-violence, de compréhension  mutuelle et de solidarité sont vains et que notre mission est  irréaliste ? Certainement pas.  C’est une raison de plus pour renforcer l’action que nous menons  en vue d’éliminer les causes profondes qui sont à l’origine de la  violence. Parmi elles figurent la pauvreté et l’exclusion, l’ignorance  et la discrimination. C’est donc à une stratégie préventive d’ensemble,  dans toutes ses dimensions sociale, économique et culturelle,  que nous devons plus que jamais travailler en étroite concertation.  Cette solidarité sans faille dans la réflexion et l’action est indispensable  pour parer aux injustices et aux dangers d’une certaine forme  de mondialisation et couper ainsi à la racine l’intolérance et le fanatisme.  Il nous faut repenser la mondialisation, lui donner un visage  humain, plus équitable et qui prône des valeurs autres que mercantiles.  La Conférence générale de l’Unesco, à sa 31e session, vient  d’adopter à l’unanimité la première Déclaration universelle sur la  diversité culturelle. La reconnaissance par tous de notre diversité  créatrice est un pas décisif qui scelle l’adhésion à des valeurs et  principes éthiques communs.  Cette attitude active porte un nom : tolérance. Motivée tant par le  respect des droits humains et des libertés fondamentales que par  l’ouverture à autrui – reconnu à la fois dans sa différence et sa  ressemblance –, la tolérance est la base même du dialogue et du  pluralisme. Aujourd’hui plus que jamais, sa mise en pratique, en  particulier par le moyen de l’éducation, est requise.  L’Année du dialogue entre les civilisations que nous célébrons en  2002 l’exige, mais aussi l’application du programme d’action de  la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale,  la xénophobie et l’intolérance qui a eu lieu cette année à Durban  (Afrique du Sud) et qui a posé un jalon capital dans la lutte contre  le racisme et l’intolérance.  En 1995, la Déclaration de principes sur la tolérance a été adoptée  par l’Unesco pour faire face à la montée généralisée de la  violence, de l’exclusion et de la discrimination à l’égard de groupes  nationaux, ethniques, religieux et linguistiques.  A l’occasion de la Journée internationale de la tolérance, je lance  un appel à la communauté mondiale, aux gouvernements, aux  parlementaires, aux parents, aux enseignants, aux médias, aux organisations  non gouvernementales et aux institutions de la société civile  pour que, conformément aux principes énoncés dans la déclaration,  ils mettent en oeuvre, jour après jour, une éthique de dialogue,  d’ouverture et de respect mutuel.    - Message du directeur général de l’Unesco, Koichiro Matsuura,  à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la tolérance.  16 novembre 2001.