Il y a 60 ans, le 8 mai 1945, les Algériens à Sétif, Guelma et Kherrata fêtent la victoire des Alliés contre le nazisme et la fin de la Seconde Guerre mondiale. A cette occasion, ils organisent des manifestations pacifiques, arborent des drapeaux aux couleurs de l’Algérie et scandent des slogans nationalistes en faveur de l’indépendance. La répression des forces coloniales s’abat alors violemment sur la manifestation aux premiers rangs de laquelle s’avançaient des écoliers et des scouts. Bouzid Saal, un jeune scout qui arborait le drapeau vert-blanc-rouge fut tué et ce fut le début des émeutes qui ont marqué cette journée, ainsi que les jours et les semaines qui suivirent. La répression violente alimente alors la révolte au sein de la population et les forces coloniales n’hésitent pas à massacrer des milliers d’Algériens, hommes, femmes et enfants, à travers les mechtas du Constantinois notamment. L’Algérie connaîtra, en cette année 1945, les événements les plus sanglants de son histoire, l’armée française ayant sauvagement réprimé la population des régions est du pays sans distinction et avec une rare sauvagerie pour éviter que la contagion nationaliste se propage et que l’insurrection s’étende. Forces aériennes, terrestres et navales sont mises à contribution pour venir à bout de la révolte nationaliste et de la colère des Algériens. Le bilan fut très lourd. Pas moins de 45 000 morts, selon la Fondation du 8-Mai-1945, furent enregistrés parmi les victimes civiles dont des milliers de blessés et de prisonniers. Pour entretenir la mémoire nationale et informer les jeunes générations, les rappels historiques de cette période sont indispensables. Cette année, Sétif accueille le 60e anniversaire de ce tragique événement qui revêtira une dimension nationale. Le chant d’une chorale composée de 1 000 élèves et d’immenses fresques marqueront cette commémoration placée sous le signe de la fidélité aux martyrs pour que nul n’oublie ce fait de l’histoire qui a été le prélude de la Révolution de Novembre 1954.