Le concept juridique du service public dans le secteur postal

Le concept du service public a toujours été associé à la notion de la création d’un état comme autorité souveraine et ayant tout  le pouvoir d’agir et  d’intervenir afin de répondre aux besoins généraux de la société. Cette intervention qui se caractérise par l’exercice de diverses fonctions et activités dans le domaine économique et social et ce  dans le but d’accroitre la prospérité de la société ainsi que son développement économique.

En effet, le service  public est étroitement lié à l’utilité publique qui, elle, nécessite l’accompagnement des attentes et des  besoins en perpétuelle évolution, ce qui la rend  soumise à un ensemble de règles visant à assurer que les objectifs économiques et sociaux soient atteints, avec, bien entendu, l’intervention de l’administration générale. 

A noter que  le service public tire sa légitimité des principes suivant

Le principe de l’égalité

Tous les citoyens ont le droit à un service public, sans discrimination et  sans restriction.

Le principe de l’évolution

Le service public  doit être en synergie avec les technologies modernes. En effet, notre tutelle et nos entreprises ont déployé tous les moyens afin d’atteindre cet objectif qui est celui de fournir à l’ensemble de la population  l’accès aux prestations contre le paiement de frais symboliques. Comme c’est le cas avec la carte Edahabia distribuée aux clients qui expriment la demande contre une contribution symbolique pour bénéficier des services de cette carte et ce, pendant deux ans.

Tout en sachant que cette carte a de nombreux avantages tels que le gain de temps, la facilité, la sécurisation des opérations de retraits et de transferts et bien d’autres opérations. Tout cela contre une contribution symbolique  de 14 DA le mois.

La gratuité relative

C’est l’ensemble des travaux etactivités réalisées par le citoyen en guise de contribution au profit du trésor public, pour bénéficier, en contrepartie, des services publics

L’inclusivité et l’efficacité

Le service public doit être inclusif et efficace, d’une utilité générale. Il doit, aussi, atteindre les objectifs bénéfiques pour l’ensemble de la population.

L’adaptabilité et la flexibilité

Le service public doit être adaptable aux conditions et aux besoins. En effet si l’intérêt  public évolue avec le temps, les institutions publiques doivent, elles aussi se développer pour répondre   à ces changements et développement sociaux.

Catégories des services publics

1- Les  services administratifs: Ce sont les services effectués par les citoyens et associés aux organes et structures administratifs.  

2- les services obligatoires: ce sont les services sociaux liés à l'éducation, l’enseignement,  la santé, et à l’ordre public …, etc

3- Les  services liés aux nécessités de la vie quotidienne : Tels que l'approvisionnement en eau, en électricité, l'assainissement, la distribution de carburant.., etc. certains de ces  services sont gratuits et d’autres  sont payantes.

En effet  les services fournis par les autorités publiques, tels que l'éclairage public, la sécurité publique et  l'éducation sont  gratuites et dans ce cas  le citoyen ne paye aucune contribution.

Les services  contre lesquelles  le citoyen doit payer  sont  les  services téléphoniques, l'éclairage domestique, la consommation de  l'eau potable,… etc.

- Les services subventionnés sont, en partie, pris en charge par les bénéficiaires et le reste par la trésorerie publique, tels que le logement, et les produits de consommation  de base, etc.

De  ce qui précède, et d’une manière  générale, on considère que le développement technologique et le commerce électronique sont  des stratégies très  importantes pour la rationalisation du service public ce qui conduira vers un   rapprochement du citoyen et un remplacement  de la gestion traditionnelle par une gestion électronique moderne laquelle offre plus de possibilités de réussite, de clarté, de  précision et de rapidité dans l’accomplissement des prestations  et des opérations visant à améliorer la qualité du service.

Ainsi, les investissements dans le domaine des technologies de l'information conduisent certainement à une réduction des coûts et apporte une rapidité et une efficacité dans la mise en œuvre des actions. C’est cette politique qu’Algérie poste tend à adopter dans le cadre des dispositions de la loi 2000/03 fixant les règles générales relatives aux postes et télécommunications.

En effet, Algérie poste a été créée en vertu du décret exécutif N°02/43 qui stipule qu’Algérie poste est une entreprise publique à caractère industriel et commercial chargée d’une mission principale qui consiste en la fourniture et l’exécution d’un service public à travers tout le territoire national et à des coûts plus bas. Ces missions s’articulent autour de deux (02)  axes.

les services postaux, les colis postaux, le courrier express et les  timbres-poste.

les services financiers postaux de tous types.

A cet effet, des taxes d’un montant symbolique sont fixées que le citoyen est appelé à payer. Les prestations fournies par la poste  au profit de 20 millions de clients sont disponibles à travers tous les bureaux de poste répartis sur le territoire national et qui sont de l’ordre de 3800 bureaux.

Ainsi  les 24000 employés d’Algérie Poste  sont au service continuel de    l’ensemble de la population.

Il est à noter que la loi 03/2000, dans son premier article, sont fixés les règles générales relatives  à la poste et aux télécommunications. Ces règles objectives,  claires et sans discrimination, décrivent  l’environnement de travail concurrentiel tout en assurant et garantissant l’intérêt Général.

En effet l’article 07 de cette loi, fixe, par la règlementation, le contenu  du service public des Postes et télécommunications, les tarifs à appliquer, ainsi que le moyen de leurs financements par l’état avec la contribution des opérateurs, et ce, sous le contrôle de l’autorité de régulation  créée en vertu de la même loi (article 10).  Cette autorité de régulation est considérée comme personne morale, financièrement indépendante   et soumise au contrôle  financier de l’état.

Ses missions sont fixées selon les textes de cette loi. Elle est consultée par le ministre de la poste et des télécommunications, en ce qui concerne le volet de la poste et télécoms à savoir :

la mise en place de la tarification des services de la poste et télécommunications

la proposition des montants de contribution destinés au financement du service public et la fixation des prix  maximum selon la stratégie de développement du secteur.

Aussi, plusieurs décrets ont été publiés afin de gérer et règlementer et fixer le contenu du service public de la poste et télécommunications, ses tarifications ainsi que le mode de leurs financements et ce, en vertu du décret exécutif 232/03 du 24 juillet 2003.

Cette loi, dont l’article 02 stipule que le ministre de la poste et des télécommunications est chargé de fixer  la stratégie de développement de la fonction public et ce, après consultation de l’autorité de régulation.

L’article 05 du décret précité, stipule que le  service public de la poste doit contribuer à ce qui est cité dans l’article 18/9 de la loi 03/2000. Essentiellement en ce qui concerne :

La continuité de l’activité postale ;

La durabilité du service public ;

L’élaboration d’une tarification à des prix raisonnables.

L’article N° 07 a abordé en détail  les activités et prestations fournis par la poste.

De ce qui précède, nous pouvons conclure que le service public fournit par  le secteur de la poste est un service subventionné et non pas gratuit, toutefois, la contribution du citoyen  reste dérisoire  comparée au coût réel du service. Ainsi, il faut dire qu’Algérie poste  ne pourra, en aucun cas, cesser l’accomplissement  de ce service public, et ce, conformément aux textes législatives en vigueur, qui garantissent un service durable, à des prix soutenus.