Tablettes vandales

Les tablettes, Tabella en latin, désignent généralement des planchettes  en bois destinées à l’écriture utilisées dans l’Antiquité.  Formées d’un rectangle en bois commun, elles étaient creusées d’un  deuxième rectangle plus petit, celui de l’écriture, de manière à protéger  le texte. De dimensions moyennes, elles étaient faciles à porter  et à manier. C’est à partir de l’an 61, sous l’empereur Néron,  qu’une loi réglementait l’utilisation des tablettes qui devaient comporter  un cordon de fermeture passé trois fois et scellé.  Les tablettes en bois de cèdre de l’époque vandale, appelées tablettes  Albertini, du nom de l’archéologue français Eugène Albertini, le  premier à les avoir étudiées, remontent à l’an 493-494. Elles révèlent  un nombre important d’actes juridiques privés : achat, vente,  contrats… Elles nous renseignent sur la nature des transactions par  leur officialisation et portent le nom du roi régnant, la nature du  contrat, le constat établi, la garantie, la souscription du vendeur,  les noms des témoins et la signature du scribe.  Découvertes en 1928 à Morsott (Tébessa) par des paysans, elles  sont réparties en deux groupes distincts. Le premier est composé en  majorité d’actes de vente de biens et d’esclaves et d’un acte porteur  de la dot d’une jeune fille. Le deuxième comporte essentiellement  des fragments de tablettes dont beaucoup sont incomplètes.  Ces tablettes sont conservées au Musée national des antiquités  d’Alger. Deux de ces actes ont été repris à travers une émission de  timbres-poste consacrée à ce patrimoine universel.  Il est à noter que ces tablettes ont récemment fait l’objet d’une exposition  inédite en Suède où elles ont été restaurées pour l’occasion.  Pour ce pays, elles demeurent un témoin précieux de la mémoire  d’un peuple souvent injustement jugé.    Acte de vente d’un esclave (établi le 5 juin 494). Acte de vente d’un jeune  esclave, par Donatianus, fils de Victor et Saturninus, citoyen de  Capprarianenses, à Geminius Felix, fils de Fortunatus, citoyen de  Tuletianensis, pour la somme d’un solidus et 700 folles.  Tablette de calcul (établie le 5 avril 493). Tablette de calcul de l’époque  vandale faisant partie d’un acte de vente triptyque (trois volets).