Résistance des Zaâtcha (1848-1849)

La résistance des Zaâtcha compte parmi les plus importantes révoltes  ayant marqué la lutte contre la présence coloniale et a eu une  grande influence sur le peuple algérien.  Déclenchée dès 1848 dans la région des Zibans-Dahraoui, précisément  dans l’oasis des Zaâtcha, à 35 km au sud-ouest de Biskra,  cette résistance a été conduite par Bouziane, cheikh des Zibans, en  compagnie de résistants, tel Mohamed Ben Abderrahmane, qui ont  combattu aux côtés de l’Emir Abdelkader. Exaspérés par la présence  étrangère sur leur sol, souffrant économiquement dans cette région  des Oasis, en raison de la spoliation de leurs terres, de la dégradation  des récoltes, ainsi que d’une drastique levée d’impôts, les  habitants de l’oasis s’organisent grâce aux compagnons de l’Emir  Abdelkader pour faire face à l’occupation française. Tentant d’isoler  la résistance en la limitant dans la région des Zaâtcha pour  éviter son extension à d’autres régions, l’armée d’occupation  regroupe 4 493 hommes venus de l’Est algérien en les concentrant  à Meïda et à Lichana, à 500 mètres de la zaouïa de Cheikh  Bouziane. La zone est encerclée pendant deux mois. Des canons  sont installés et des bombardements ordonnés pour faire une brèche  dans les murs qui entouraient la zaouïa et faciliter l’attaque.  De violents combats se déroulent et de nombreuses pertes sont dénombrées  dans les rangs des forces d’occupation. Tous les habitants  prennent les armes et se regroupent dans l’oasis, attaquant de jour  comme de nuit. De nombreux volontaires rejoignent les rangs de la  résistance des habitants de l’oasis face à l’armée française laquelle  procède au renforcement de ses troupes qui passent de  11 000 à 19 267 soldats et fait venir un important matériel de guerre.  Après une résistance héroïque, Cheikh Bouziane et son fils Hadj  Moussa tombent en martyrs et leurs têtes sont exhibées aux portes  de Biskra. Le nombre de pertes dans le camp algérien est très lourd :  800 morts. La totalité des Oasis seront réoccupées en 1849.  Aussitôt l’oasis investie, l’armée française commet les pires sévices  en exécutant 1 500 personnes et en coupant 10 000 palmiers. Tous  les acteurs de cette répression furent promus à de hautes fonctions  par les autorités coloniales de l’époque.