Mosquées d’Algérie

La Grande Mosquée de Tlemcen  Dans la deuxième moitié du XIe siècle, les Almoravides s’efforcèrent  d’unifier le Maghreb et reconquirent une grande partie de l’Espagne.  Ils furent de fervents musulmans et de grands bâtisseurs de  mosquées.  De leur époque, l’Algérie garde encore trois vénérables mosquées  à Alger, Nedroma et Tlemcen.  La Grande Mosquée de Tlemcen fut fondée vers 1082 puis embellie  et achevée sous le règne de Ali Ben Youssouf en 530 de l’hégire  comme nous l’apprend une inscription cursive de la coupole du  mihrab. L’ensemble de l’édifice mesure 60 m sur 50 m.  La salle de prière est formée de 13 nefs. La nef centrale, le mihrab et  la coupole qui le précède témoignent de l’influence de l’art andalou.  L’arc de tête du mihrab avec le décor en plâtre sculpté de ses  claveaux et de ses écoinçons et les bandeaux épigraphiques qui  l’encadrent reflètent le modèle de Cordoue.  La belle coupole est enrichie par les arceaux entrelacés qui soutiennent  les pans à décor végétal ajouré tel le feuillage d’une treille.  Plus tard, au XIIIe siècle, le sultan Abdelouadid Yaghmoracen,  fondateur de la dynastie zianide, a doté la mosquée d’un imposant  minaret.  Il s’agit d’une tour carrée sobrement ornée d’arcatures et de réseaux  que ponctuent quelques incrustations de terre émaillée. La Grande  Mosquée de Tlemcen, centre de piété depuis plus de huit siècles,  continue encore à accueillir les fidèles et reste un chef-d’oeuvre de  l’architecture musulmane où se trouvent harmonieusement réunis  l’art local, l’art andalou et l’art oriental.  La mosquée Sidi Okba  Au VIIe siècle, l’expansion de l’Islam en Afrique du Nord fut remarquablement  illustrée par la chevauchée légendaire de Okba Ibn Nafaâ  qui, après avoir fondé la ville de Kairouan, succomba aux abords de  l’Aurès en 64 de l’hégire. A l’endroit même où il est tombé, fut érigé  un mausolée qui perpétue le souvenir du héros. Son corps repose  dans la mosquée de l’oasis Sidi Okba, au sud de Biskra.  Cette mosquée, aux décors archaïques, est un précieux vestige du  patrimoine culturel. Reflétant la disposition de l’ancienne mosquée  de Médine, la salle de prière présente encore un des rares exemples  du plan et de l’ordonnancement des édifices religieux primitifs.  La célèbre porte en bois sculpté et l’inscription qui en décorait le  linteau datent du début du XIe siècle.  La mosquée Sidi Okba est restée un foyer de ferveur et d’enseignement  religieux, ainsi qu’un haut lieu de pèlerinage.