Construit en 1936, le Musée saharien de Ouargla se caractérise par une architecture néo-soudanaise qui, au Sahara, risque de paraître anachronique. Cependant, il est indéniable que l’ensemble présente au crépuscule une certaine originalité marquée par une allure austère et imposante. Ce musée n’en est pas un au sens propre du terme. En fait, on devrait y trouver des objets qui doivent leur valeur à leur ancienneté ou à leur rareté. Ici, pour des raisons venant du mode de vie des habitants du Sahara, cet aspect fait défaut. En effet, les conditions climatiques, qui ont obligé une partie de la population à adopter un mode de vie nomade, ont réduit au strict nécessaire les ustensiles et les meubles. De plus, le niveau de vie, souvent très bas, amenait les populations sédentaires à tirer parti au maximum de ce qu’elles possédaient. Enfin, indépendamment de la valeur utilitaire d’un objet, s’attache fréquemment à celui-ci une valeur spirituelle et familiale qui lui a été conférée par ses possesseurs précédents. Ce bâtiment est donc moins un musée qu’un endroit où ont été rassemblés des produits de l’artisanat local saharien, choisis principalement en fonction de leur esthétique traditionnelle et leur authenticité. Le bâtiment se compose d’un hall et de trois salles. Le hall est consacré à des reproductions photographiques montrant différents sites touristiques ainsi que des artisans traditionnels au travail. Elles ont été choisies en fonction de leur caractère esthétique et ethnographique. Dans la salle n°1 sont rassemblés des objets d’origines diverses (vieux fusils arabes, casse-tête d’Afrique noire, fauteuils taillés dans des troncs de palmier, tapisserie, etc.). La salle n°2 intéresse l’ethnographie de la région de Ouargla principalement. La salle n°3 est consacrée à la préhistoire. Les différentes vitrines montrent le produit de diverses industries préhistoriques du paléolithique au néolithique. Après avoir passé en revue le Sahara traditionnel, les visiteurs accèdent à une quatrième salle dite «Salle du Pétrole». Celle-ci, entièrement équipée par la Sonatrach, montre le nouveau visage du Sud tel qu’il s’édifie actuellement.