Médersas

Le nom de médersa symbolise plusieurs vocations. Il signifie à la fois  collège, académie et université. Rendu célèbre par les collèges tlemcéniens,  il a été conservé par les autorités françaises qui ont institué  trois médersas en Algérie : Constantine, Tlemcen et Médéa  (transférée plus tard à Alger) en 1851. Véritable temple du savoir,  ce lieu réservé à l’élite de la population musulmane dispensait des  cours de grammaire et littérature arabes, droit et jurisprudence, théologie,  langue française, arithmétique et géométrie. Au terme de trois  années d’études, les candidats admis aux examens recevaient un  diplôme intitulé Brevet d’études musulmanes.  La médersa d’Alger  La médersa El Thaâlibiya, établissement d’enseignement supérieur,  compte parmi les édifices publics de style mauresque élevés en  Algérie à la demande du gouverneur général C. Jonnart.  Cette construction est l’oeuvre de l’architecte Petit et a été inaugurée  en 1904. Par l’ordonnance et la forme de leur décor, le grand  dôme et les salles présentent un cadre architectural des plus harmonieux.  Quatre coupoles flanquent le dôme central, un vestibule  et un porche s’ouvrent entre les deux coupoles de la façade principale.  L’ensemble des murs sont tapissés, à mi-hauteur, de carreaux  de faïence lambrissée. Depuis une cinquantaine d’années, l’édifice  n’a plus sa vocation d’établissement supérieur pour médersiens.  La médersa de Constantine  Inaugurée en 1906 par les autorités coloniales de l’époque, la  médersa s’est vu confier la formation d’auxiliaires musulmans qui  devaient assurer la liaison avec la population musulmane.  L’administration coloniale venait de reprendre à son compte une  tradition ancestrale. Des médersas existaient et fonctionnaient avant  la colonisation. Elles dispensaient un enseignement de niveau supérieur  aux élèves les plus brillants issus des écoles primaires et secondaires  attenantes aux mosquées et zaouïas.  La valeur historique essentielle de cet édifice, à l’architecture ostensiblement  musulmane, réside dans son nom : médersa, nom des  établissements d’enseignement supérieur de l’Algérie précoloniale.  La médersa de Constantine a formé des générations d’auxiliaires  musulmans suivant des cycles d’enseignement de quatre ans. En  1951, elle est érigée en lycée d’enseignement franco-musulman,  avant de devenir lycée national huit ans plus tard.  Après l’indépendance, elle abrite un centre universitaire puis  l’Université de Constantine jusqu’en 1970. Aujourd’hui, elle est  occupée par la Fondation Abdelhamid Ben Badis.  La médersa de Tlemcen  En 1905, la France inaugurait à Tlemcen la fameuse Médersa qui  fut en fait le berceau de l’orientalisme consacré aux terres  maghrébines. Les plus grands savants français ont été en poste à  Tlemcen : William et Georges Marçais, Alfred Bell ou Maurice  Gaudefroy de Mombynes.  Elevée à côté du mausolée de Sidi Maâmar Ben Ali, elle est construite  dans le style arabo-mauresque, présentant une magnifique façade  inspirée du mihrab de la Grande Mosquée, avec des arabesques en  mosaïque de faïences à plusieurs tours, une belle cour dallée de  marbre et de nombreuses salles de cours, un grand bassin long de  200 m, large de 100 m et d’une profondeur de 3 m.  La médersa de Tlemcen a donné naissance à plusieurs figures nationales,  tels Cheikh Zerdoumi, Si Kaddour Naïmi, Chaouch et Moulay  Slimane. Elle a également versé un lourd tribut pour la libération du  pays.