Lutte contre l’apartheid

L’apartheid, qui signifie en afrikaans «développement séparé des  races», n’est qu’un système de discrimination et de ségrégation  raciale que pratique officiellement le gouvernement de l’Afrique du  Sud depuis 1948.  Ce système écarte la majorité de la population – les Noirs d’Afrique  du Sud – de toutes les activités politiques du pays en leur appliquant  tout un arsenal de lois et de règlements répressifs.  Conscients de la gravité de ce problème, douze Etats membres des  Nations unies ont présenté, en 1952, un mémoire dans lequel ils  ont exposé les multiples et nombreuses violations des droits de  l’homme que le système d’apartheid implique pour plus de 80% de  la population d’Afrique du Sud.  Depuis lors, cette pratique, qualifiée de «crime contre l’humanité»,  a été régulièrement dénoncée par l’ensemble de la communauté  internationale dans le cadre du système des Nations unies. C’est  ainsi que l’ensemble de ses organes (Assemblée générale, Conseil  de sécurité, organes subsidiaires et institutions spécialisées) ont  convenu de mesures destinées à combattre l’apartheid.  Outre les nombreuses résolutions qu’elle a adoptées sur cette question,  l’Assemblée générale a attiré à plusieurs reprises l’attention du  Conseil de sécurité sur ce qu’elle a qualifié de menace pour la paix  et la sécurité internationales et lui a recommandé de prendre des  mesures appropriées, y compris l’application de sanctions globales  et obligatoires pour contraindre le gouvernement sud-africain à  démanteler le système d’apartheid. En 1962, un comité spécial  contre l’apartheid a été créé au sein des Nations unies pour «suivre  l’évolution de la politique raciale du gouvernement sud-africain».  Depuis 1965, l’Assemblée générale des Nations unies a créé  plusieurs fonds d’affectation spéciaux destinés à venir en aide aux  victimes de l’apartheid, comme elle a mis en place le Centre contre  l’apartheid appelé à recueillir le maximum d’informations sur les  conséquences néfastes de ce système haineux et discriminatoire  par définition.  En 1978, une Convention internationale sur l’élimination et la répression  du crime d’apartheid a été adoptée par l’Assemblée  générale et ouverte à la signature des Etats membres (plus de 80  Etats l’ont ratifiée jusqu’ici). A l’instigation du Comité spécial contre  l’apartheid, une déclaration, qui a été également adoptée pour réaffirmer  l’engagement des gouvernements et des peuples du monde  entier à prendre des mesures pour éliminer l’apartheid, a abouti à la  proclamation par l’Assemblée générale des Nations unies d’une Année  internationale de lutte contre l’apartheid (mars 1978 - mars 1979).  Depuis lors, plusieurs conférences et campagnes internationales ont  été organisées pour condamner l’apartheid et demander qu’un  système mondial de sanctions globales et obligatoires soit appliqué  par l’ensemble de la communauté internationale pour contraindre  l’Afrique du Sud à démanteler le système de l’apartheid.  Les célébrations du 25e anniversaire de la création de l’OUA et du  Conseil spécial des Nations unies contre l’apartheid ont offert une  nouvelle opportunité aux peuples africains ainsi qu’à l’ensemble de  la communauté internationale pour témoigner de leur solidarité et  de leur soutien indéfectible au peuple d’Afrique du Sud dans sa lutte  contre l’apartheid.