Lutte antiacridienne

En 1988, l’Algérie a connu l’activité acridienne la plus intense des  trente dernières années. Cette véritable invasion du criquet pèlerin  a nécessité la mobilisation de moyens humains, matériels et  financiers considérables pour traiter une superficie de plus de  2 millions d’hectares d’essaims et de bandes larvaires. Jusqu’à la  fin de l’année 1987, on ne s’attendait pas à une invasion d’une telle  ampleur.  Selon les saisons, les infiltrations provenaient de tel ou tel autre pays  riverain du sud. En empruntant certains couloirs, l’activité larvaire  progressait de Tindouf jusqu’aux contrées nord avec un répit estival.  Le dispositif de lutte a été déployé en région saharienne dès début  février pour faire barrage au fléau et réduire cette infiltration dans  les Hauts Plateaux, le Tell et les pays limitrophes. A cet effet, la  traque des équipes de lutte terrestre a utilisé 40 véhicules légers et  60 camions équipés d’appareils de traitement. Regroupés en pools  d’intervention, les paysans ont été mis à contribution et ont endossé  1 600 atomiseurs. Cette bataille a été appuyée par 47 aéronefs.  A l’occasion, plus de 3 000 litres de produits chimiques furent déversés  pour des résultats assez efficaces. Les 2 000 personnes dont 500  cadres techniciens qui y ont participé ont eu vraiment chaud avant  de voir cet orage biologique passer.