Vues d’Algérie avant 1830

Koléa  La ville de Koléa, située sur le versant sud du Sahel, a connu un  important flux migratoire après la chute de Grenade. Les familles  andalouses, chassées d’Espagne, se sont laissées séduire par le  climat revigorant et l’eau bienfaitrice de la reine du Sahel. Cette  population s’est mêlée aux autochtones pour ne plus en repartir.  La ville a été fondée officiellement en 1550 sous le règne du dey  Hassan Ben Khayr-Eddine. Surplombant la Mitidja, la cité bénie  draine des pèlerins musulmans depuis le XVIe siècle. Koléa doit sa  vocation religieuse à Sidi Embarek. L’histoire du savant musulman  se confond avec celle d’un riche propriétaire terrien turc dénommé  Ismaïl. C’est ce dernier, dit-on, qui a découvert les dons de cet  homme béni de Dieu avant de lui céder tous ses biens dont le  célèbre haouch (hameau) Bou Ismaïl. Le saint patron est enterré dans  la ville qui lui a ouvert les bras et son évocation continue de  marquer la vie spirituelle de ses habitants.  Constantine  La ville de Constantine s’est parée des plus beaux monuments  architecturaux du temps de Salah Bey. Ce bey, qui a régné sur le  Beylik de l’Est de 1771 et 1792, a entrepris une vaste campagne  d’urbanisation. C’est dans cet esprit de modernisation et d’embellissement  que la mosquée de Sidi El Kettani fut construite en 1776.  Ce lieu de culte a vu une médersa lui être annexée. Cette dernière  était destinée à l’enseignement supérieur et ouverte à tous les  jeunes de la province.  La ville a vu s’élever, en 1789, une nouvelle médersa auprès de la  mosquée de Sidi Lakhdar. Salah Bey fit construire, en 1792, sur les  vestiges d’un pont romain, le célèbre pont d’El Kantara. Enjambant  un ravin de 120 m de profondeur, cet ouvrage architectural marquera  la naissance de la ville des ponts. Les travaux d’urbanisation  entrepris par Salah Bey ont permis des extensions importantes de la  cité. Hors des murs de la Casbah, de nouveaux quartiers et une  nouvelle histoire sont nés.