Koléa La ville de Koléa, située sur le versant sud du Sahel, a connu un important flux migratoire après la chute de Grenade. Les familles andalouses, chassées d’Espagne, se sont laissées séduire par le climat revigorant et l’eau bienfaitrice de la reine du Sahel. Cette population s’est mêlée aux autochtones pour ne plus en repartir. La ville a été fondée officiellement en 1550 sous le règne du dey Hassan Ben Khayr-Eddine. Surplombant la Mitidja, la cité bénie draine des pèlerins musulmans depuis le XVIe siècle. Koléa doit sa vocation religieuse à Sidi Embarek. L’histoire du savant musulman se confond avec celle d’un riche propriétaire terrien turc dénommé Ismaïl. C’est ce dernier, dit-on, qui a découvert les dons de cet homme béni de Dieu avant de lui céder tous ses biens dont le célèbre haouch (hameau) Bou Ismaïl. Le saint patron est enterré dans la ville qui lui a ouvert les bras et son évocation continue de marquer la vie spirituelle de ses habitants. Constantine La ville de Constantine s’est parée des plus beaux monuments architecturaux du temps de Salah Bey. Ce bey, qui a régné sur le Beylik de l’Est de 1771 et 1792, a entrepris une vaste campagne d’urbanisation. C’est dans cet esprit de modernisation et d’embellissement que la mosquée de Sidi El Kettani fut construite en 1776. Ce lieu de culte a vu une médersa lui être annexée. Cette dernière était destinée à l’enseignement supérieur et ouverte à tous les jeunes de la province. La ville a vu s’élever, en 1789, une nouvelle médersa auprès de la mosquée de Sidi Lakhdar. Salah Bey fit construire, en 1792, sur les vestiges d’un pont romain, le célèbre pont d’El Kantara. Enjambant un ravin de 120 m de profondeur, cet ouvrage architectural marquera la naissance de la ville des ponts. Les travaux d’urbanisation entrepris par Salah Bey ont permis des extensions importantes de la cité. Hors des murs de la Casbah, de nouveaux quartiers et une nouvelle histoire sont nés.