Bijoux du Sud – Touareg

Les bijoux du Sahara algérien peuvent être sériés, du point de vue du  style, en deux grands ensembles. Le premier, celui du Hoggar-Tassili,  se rattache aux traditions de la bijouterie targuie qui dépassent  largement les limites géographiques de l’Algérie et infiltrent les  territoires du Mali et du Niger.  Le deuxième, celui des Oasis sahariennes (Gourara, Touat, Tidikelt),  est apparenté au style des bijoux mauritaniens et marocains.  Aujourd’hui, les limites géographiques du port des différents bijoux  sahariens correspondent de moins en moins aux lieux d’émission ou  de fabrication. Tout est porté par tous : consommateurs et surtout  bijoutiers savent reconnaître l’origine.  La différence stylistique découle avant tout des techniques de  fabrication. Ainsi, le bijoutier targui fait surtout appel à la technique  du moulage, à l’incision et au poinçonnage (en creux ou en  repousse), tandis que celui des Oasis sahariennes utilise plutôt la  décoration en relief, filigranée et en grenailles.  Ces deux particularités techniques se retrouvent dans les différents  types de bijoux sahariens.  Les grands pendentifs pectoraux tera (singulier : teraout), parures  particulièrement appréciées des Targuies, sont travaillés au repoussé.  Ils consistent en un assemblage de plusieurs plaques triangulaires  en plané, doublées de plaque en métal ordinaire, ce qui leur donne  une certaine épaisseur.  La teraout, pièce maîtresse de la parure de mariage, se porte  suspendue au cou et accrochée à une lanière de cuir.  Les pendentifs de même type mais munis d’un crochet sont portés  en guise de parures de tempes et accrochés aux cheveux.  Les bracelets sont de plusieurs types : sambarou, de grandes  dimensions, en plan incisé et comportant un large renflement au  milieu ; issoghan, ayant la forme d’un anneau épais, mais creux à  l’intérieur et décoré de fils torsadés et de grenailles ; enfin,  différents modèles de bracelets moulés à anneau massif et dont les  extrémités se terminent par un cube ou une boule.  Les bagues tissek, très appréciées des femmes sahariennes, se  distinguent par la variété des modèles quant aux dimensions, à la  forme et aux techniques de fabrication. Celles en forme d’anneaux  massifs torsadés ou à renflements circulaires et qui sont également  portées en guise de pendeloques sont en général moulées. Celles à  chaton en forme de boîtier, parfois de très grandes dimensions, sont  en plané et décorées d’incisions, de filigranes ou de granulations.  Si ces différents types de bijoux sont des objets purement décoratifs,  il en existe d’autres dont la fonction est essentiellement utilitaire.  C’est le cas d’un pendentif en forme de clef (assarou n’swoul ; clef  de voile). Clef de cadenas à l’origine, il maintient en place le pan  du drapé jeté par-dessus l’épaule. Ce bijou, qui peut prendre une  forme très complexe, est décoré le plus souvent d’incisions.  Source : Musée national du Bardo.