Traditions et héritage

armi le vaste champ des traditions léguées par l’histoire et le tempsà la société algérienne, les moyens et procédés de travail sont par-tie intégrante de l’héritage qui n’a pas cessé d’être transmis de géné-ration en génération.Afin de répondre aux besoins de l’homme et de la collectivité, touteune gamme de machines et de techniques traditionnelles fut miseen œuvre en fonction des biens et des services indispensables à l’évo-lution de la vie économique et sociale à travers les âges.Qu’il s’agisse de besoins domestiques, sociaux ou culturels, les hom-mes ont dû déployer des trésors d’ingéniosité pour améliorer l’ex-ploitation et l’élargissement des ressources naturelles dont ilsdisposaient, et ce, en rapport étroit avec les connaissances scienti-fiques de l’époque.C’est ainsi que le premier besoin vital de l’homme, à savoir l’ali-mentation, a généré des équipements, des outils et des méthodesqui ont une forme et une utilité aussi diverses que multiples.Aussi, depuis les temps reculés, l’homme, en particulier en Algérie,une contrée connue pour ses traditions céréalières, a dû produireet conserver le grain indispensable à sa consommation de farine etde pain et à celle de son cheptel.C’est pourquoi la meule à grains, composée de deux disques enpierre avec une ouverture centrale par laquelle on verse le grain àmoudre et une poignée latérale, existe encore dans les régions etvillages d’Algérie. Cette technique traditionnelle pour moudre leblé et séparer ensuite la farine et le son aura été la première utili-sée avant l’avènement des moulins.Mais une fois passée la période des moissons, moudre le grain resteun travail quotidien en fonction des besoins de l’homme qui a res-senti la nécessité de conserver, de stocker et de protéger les pré-cieuses céréales, fruit de son travail, de la déperdition desintempéries et des menaces de tout ordre.Pour l’usage collectif, il a bâti en hauteur ou sous terre des silos àgrains dont l’architecture, l’agencement et la localisation répondentautant aux nécessités fonctionnelles de la vie quotidienne qu’aux  impératifs de protection et de conservation des céréales pour desdurées allant jusqu’aux prochaines moissons.Pour l’usage quotidien, les jarres à ouvertures multiples sont répan-dues dans nos régions et permettent de conserver des quantités degrain conformes à une gestion rationnelle des ressources familiales.En hauteur ou sous terre, ces silos existent encore dans notre payspour des besoins bien limités toutefois.Autre culture traditionnelle en Algérie, l’olivier. Il a lui aussi induitdes outils et techniques de travail autant pour conserver l’olive entant que fruit après traitement que pour l’utiliser comme matière pre-mière pour la production d’huile dont les usages étaient et restentencore bien ancrés dans les traditions sociales du pays.Ce n’est donc pas un hasard si le pressoir à huile, constitué de pièces en bois et d’utilisation collective, essaime encore à travers lesrégions et villages où l’olivier reste une ressource appréciable pourles hommes.La presse des olives donne souvent lieu à des fêtes illustrant la soli-darité entre l’ensemble de la communauté au sein du monde rural.