Massif montagneux au nord-est de l’Algérie, la région des Aurès détient un important héritage d’arts et de métiers populaires aussi riches que variés. Ce patrimoine millénaire s’étend à plusieurs domaines de production dont la bijouterie, une spécialité particulièrement appréciée par la population féminine. A l’instar de ceux des autres régions rurales, le bijou traditionnel aurassien est fait en argent, mais se distingue par l’emploi d’un verre de couleur rouge et vert, taillé en forme de rose, à six facettes. Les techniques les plus employées sont celles du découpage ajouré à partir du plané et du filigrane supporté (les motifs filigranés sont soudés sur une plaque en plané). Timserreft (boucle d’oreille) Cette boucle à grands triangles évidés représente un modèle typique des Aurès. Elle comporte un motif décoratif en forme d’arc coupé au milieu par un axe vertical et surmonté d’une fleur de lys. Les sommets des triangles sont spatulés, alors que ceux de la rangée inférieure sont percés et portent des pendeloques composées chacune d’une courte chaînette, d’une perle rouge en matière plastique et d’un motif plat en forme de demi-lune dentelée. Tabzimt (fibule) La plaque décorative de cette fibule, entièrement moulée et non travaillée à la main comme c’était le cas de certaines fibules, présente un décor de fleur découpée et deux séries d’évidements. Le centre de la fleur et la bande située à la base des dentelures du bord ressortent en saillie. Khamsa (pendentif) La main fixée au centre du collier peut atteindre parfois une dimension assez impressionnante comme cette main reproduite en grandeur nature sur le timbre. Elle possède un décor ajouré, les parties pleines développant des motifs floraux. Quatre appendices trilobés surmontent le bord de la paume. Les doigts de la main sont percés.