Femmes et hommes du théâtre

Mahieddine Bachtarzi (5 décembre 1897 – 6 février 1986) fut l’un des pionniers les plus éminents du théâtre algérien au 20e siècle. Né à Alger, il s’est distingué en tant que metteur en scène, auteur et acteur de théâtre, ainsi que chanteur.

Bachtarzi est considéré comme l’un des piliers fondateurs du mouvement théâtral algérien moderne. Il ne s’est pas contenté de créer sur scène, mais a également contribué à la construction de l’infrastructure du théâtre national. Il a fondé des troupes théâtrales et formé des générations d’acteurs, ce qui fait de lui l’un des principaux artisans du patrimoine théâtral en Algérie.

En son honneur, le Théâtre National Algérien porte son nom. Il a été par la suite inscrit sur la liste générale des biens culturels immobiliers du patrimoine national.

Décédé en 1986 à Alger, son nom a été donné au Théâtre National Algérien, aujourd’hui inscrit au patrimoine culturel national.

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Aïcha Adjouri, connue artistiquement sous le nom de Keltoum, est née le 4 avril 1916 à Blida. Elle fut l’une des premières femmes algériennes à s’illustrer dans le monde du théâtre et du cinéma, tout en s'engageant dans la lutte au sein de l’Armée de Libération Nationale.

Son talent a été découvert en 1935 par le grand homme de théâtre Mahieddine Bachtarzi, qui l’a intégrée à sa troupe à une époque où le théâtre souffrait de l’absence de présence féminine. Keltoum a participé à la majorité des productions de la troupe et est rapidement devenue la figure féminine la plus marquante, aussi bien dans les rôles comiques que tragiques, dès les années 1930.

Elle s’est particulièrement illustrée dans le film « Le Vent des Aurès » (1966) du réalisateur Mohammed Lakhdar-Hamina, où elle a incarné le rôle d’une mère algérienne symbolisant la souffrance du peuple sous la colonisation française. Son interprétation poignante est devenue une icône cinématographique de la femme combattante.

En plus du théâtre et du cinéma, Keltoum a enregistré cinq disques dans les années 1940 et 1950, parmi les plus connus : « Ya Oulad El Ourbane » et « Ahd Thnine », avant de se retirer définitivement du chant pour se consacrer entièrement au théâtre.

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Ould Abderrahmane Kaki, né le 18 février 1934 dans le quartier de Tijdit à Mostaganem, est considéré comme l’un des principaux fondateurs du théâtre algérien moderne. Il a grandi dans un environnement artistique populaire qui a profondément influencé son parcours, accompagnant son oncle aux soirées de chants religieux (madih) animées par Cheikh Hamada.

 

Il a commencé son expérience théâtrale avec les scouts, puis a rejoint la troupe de Mustapha Ben Abdallah en 1950. Il a également participé à des spectacles d’éducation populaire sous la direction du metteur en scène français Henri Cordreaux. Par la suite, il est devenu professeur d’art dramatique et a fondé la troupe Garagouz, qui a adopté un style de théâtre algérien authentique, enraciné dans la réalité locale.

Parmi ses œuvres les plus célèbres figure la pièce « 132 ans », présentée pour la première fois en 1963 à Mostaganem, puis à Alger en présence de personnalités marquantes telles que Ernesto Che Guevara. Il a également créé d’autres pièces comme «Beni Kelboun», «Le peuple de la nuit», «Les vieux», «L’Afrique d’il y a un an», «Le Diwan du Karagöz», «El Guerrâb oua Sâlihîn», «Koul ouahad ou hakmou», entre autres.

Il a reçu plusieurs distinctions internationales prestigieuses, notamment : le Grand Prix du premier Festival maghrébin (Sfax, Tunisie, 1963), la médaille d’or au Festival arabo-africain (Tunis, 1987), et la médaille d’or au Festival du théâtre expérimental du Caire (1989), ex æquo avec le célèbre metteur en scène Peter Brook.

Il est décédé le 14 février 1995 à Oran, laissant derrière lui un héritage théâtral remarquable.

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Abdelkader Alloula, né le 8 juillet 1939 à Ghazaouet, dans la wilaya de Tlemcen, a étudié le théâtre en France et a contribué à la fondation du Théâtre National Algérien en 1963. Au cours des 15 dernières années de sa vie, il s’est consacré à l’élaboration d’un théâtre inspiré de la halqa (forme traditionnelle de narration populaire), estimant que le modèle aristotélicien ne servait pas sa démarche dans le contexte algérien.

Il a mis en scène et créé plusieurs œuvres marquantes. Il a dirigé le Théâtre National Algérien entre 1972 et 1975, puis le Théâtre Régional d’Oran en 1976. Sa première mise en scène fut la pièce « El Ghoula » de Rouiched, en 1968.

Il est décédé le 14 mars 1994, succombant à ses blessures après avoir été victime d’un attentat terroriste. Abdelkader Alloula a laissé une empreinte profonde dans le théâtre algérien contemporain.

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Azzedine Medjoubi, acteur et metteur en scène de théâtre algérien, est né le 30 octobre 1945 à Azzaba, dans la wilaya de Skikda, et est originaire de Hammam Guergour, dans la wilaya de Sétif. Il a commencé sa carrière artistique au début des années 1960, en intégrant le conservatoire d’Alger en 1963. Ses débuts se sont faits à la Radio nationale, entre 1965 et 1968.

Il s’est fait connaître grâce à la pièce « Une autobus en marche » en 1985, dans laquelle il partageait l’affiche avec l’actrice Dalila Halilou. Medjoubi a également contribué à la production d’œuvres avec les théâtres régionaux et a enseigné les techniques de diction et d’élocution à l’Institut supérieur des arts dramatiques. Il a occupé plusieurs postes administratifs au sein d’institutions théâtrales.

Il a été assassiné le 13 février 1995 devant le Théâtre National, laissant une empreinte marquante dans le théâtre algérien.

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Sakina Mekkiou, connue sur scène sous le nom de Sonia, est née le 31 juillet 1953 à El Milia (wilaya de Jijel). Elle fut l'une des actrices et metteuses en scène les plus marquantes du théâtre algérien. Diplômée en 1973 de l’Institut national supérieur des arts dramatiques de Bordj El Kiffan, elle faisait partie d’une promotion qui ne comptait que cinq femmes, à une époque où le théâtre algérien souffrait d’un manque criant de présence féminine en raison des contraintes sociales.

Pendant plus de quatre décennies, Sonia a participé à plus de cinquante productions théâtrales, collectives et solos, partageant la scène avec de grands noms comme Azzedine MedjoubiMohamed Benguettaf, et Abdelkader Alloula. Parmi ses œuvres les plus marquantes figure la pièce « Hadhrya Wel Hawess », écrite par Mustapha Ayad, qui abordait la tragédie algérienne durant la décennie noire.

Sonia a également occupé plusieurs postes administratifs importants, notamment la direction de l’Institut supérieur des arts dramatiques, et a fondé en 2012 le Festival national du théâtre féminin.

Elle est décédée le dimanche 3 mai 2018, à l’âge de 63 ans, des suites d’une longue maladie, laissant derrière elle un riche héritage théâtral et un parcours engagé en faveur de l’art et des droits des femmes.

 

 

 

 

 

Characteristics :

Drawing : Mouatez Billah Djillali Serbis

Facial value : DZD 25 x 06 / Dimensions : 104 x 98

Printer : Printing House of the Bank of Algeria / Printing Process : Offset

Philatelic Documents : 1st Day illustrated Card of 35.00 DZD, 1st Day Illustrated Cover of 10.00 DA, with obliteration (name of Wilaya).

1st Day Sale : From Saturday 14th June until Saturday 21st June 2025. In the chief towns post offices of each wilaya.

General Sale : Sunday on June 22nd, 2025. At all post offices.

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