Carnets an 2000

Ce sera le troisième millénaire. Il s’agit d’un événement majeur par  son caractère unique pour le monde contemporain, pour toutes les  sociétés et tous les hommes qui ont le privilège de le vivre.  Faut-il rappeler que le passage du premier millénaire au deuxième  coïncidait avec la splendeur et les progrès scientifiques et techniques  de la civilisation arabo-musulmane. Les arts, l’architecture, les  mathématiques, la chimie, la médecine, la philosophie ont réalisé  d’énormes avancées grâce à la diffusion de ce patrimoine universel  issu des retombées de la civilisation musulmane qui était alors à  son apogée. En cette fin de dernier siècle du deuxième millénaire,  un regard objectif sur l’évolution de l’humanité ne peut qu’admirer  l’ampleur et la rapidité des transformations avec lesquelles les  connaissances, les technologies et les conditions de vie de l’homme  ont évolué.  C’est peu dire d’affirmer qu’au cours de ce dernier siècle, le savoir  et les arts ont franchi des étapes qualitativement considérables que  les hommes de science eux-mêmes qualifient de loin supérieures à  toutes les découvertes jusqu’ici accumulées.  La fin du présent millénaire aura été marquée par la vitesse et la  mobilité des idées et des hommes et la production de masse de biens  et de services destinés aux besoins multiples des hommes.  En effet, les révolutions technologiques récentes comme les télécommunications,  les transports, l’informatique, la cybernétique, la génétique,  la biologie ont modifié les distances, les enjeux économiques  et politiques et même les grandes valeurs éthiques et morales.  Toutes ces immenses réalisations et appréciables découvertes n’ont  pas empêché les guerres, les famines, les maladies, la pauvreté et  surtout les grandes disparités entre les peuples et les nations.  De plus, le bien commun à tous les hommes, la terre, est agressé  depuis trop longtemps par toutes sortes de pollutions, menaçant  l’équilibre écologique de la planète et l’expansion économique,  facteurs de progrès social et culturel. L’eau, l’air, le sol et le  sous-sol ont tous connu des déprédations à une grande échelle qui  imposent aux hommes une refondation de leur rapport à la nature  et à la création de richesses.