Hommes de culture

Mohamed Racim (1896-1975)  Mohamed Racim est né le 24 juin 1896 à la Casbah d'Alger dans  une grande famille d'artistes. Son père Ali, son oncle et son frère  aîné Omar ont exercé le métier délicat de la sculpture et de la peinture  du bois. En 1910, il entre au cabinet de l'Académie d'Alger en  qualité de copiste-dessinateur.  Sa première oeuvre magistrale a été l'ornementation du livre La Vie  de Mohammed que Dinet avait illustré. Racim visite certaines capitales  et villes dont Paris, Cordoue, Grenade, Le Caire, Rome, Vienne,  Bucarest et Stockholm.  Après la réalisation de plusieurs oeuvres, le talent de Racim est universellement  reconnu avec l'obtention en 1924 de la médaille des  Orientalistes et en 1933 du grand prix artistique de l'Algérie. Il est  nommé la même année professeur à l'Ecole supérieure des beauxarts  d'Alger. Il travailla avec Georges Marçais, historien de l'art  musulman avec lequel il entreprit l'édition de plusieurs chefs-d'oeuvre.  En 1975, sa fin tragique à l'âge de 79 ans a profondément  affecté le monde de la culture.  Ali Maâchi (1927-1958)  Ali Maâchi est né le 12 août 1927 à Tiaret dans une modeste famille  paysanne. En 1949, il est affecté dans la marine stationnée à Bizerte  (Tunisie). C'est dans cette ville et à Tunis qu'il se familiarise, entre  autres, auprès du grand violoniste Kaddour Srasri, avec l'art de la  musique. En 1953, il dirige l'orchestre Safir Ettarab, une troupe artistique  née de la troupe musicale El Andaloussiya. Avec cet orchestre,  il versera au patrimoine musical algérien de très belles chansons  populaires. Ali Maâchi forge un style particulier échappant à l'influence  orientale en introduisant la naghma oranaise qui prendra le  dessus dans son répertoire. La première chanson écrite par Maâchi  est Ya Chebh El Hillal. C'est avec Angham El Djazaïr, une très belle  chanson sur la beauté d'une terre et l'amour, interprétée au plus fort  de la guerre de Libération nationale, qu'il va affirmer son talent et  ses convictions. Appartenant à une cellule du Front de libération  nationale (FLN), il sera arrêté en 1958 après la découverte en son  domicile d'engins explosifs ; il sera incarcéré et torturé.  Le 8 juin 1958, dans la forêt qui surplombe Tiaret, il sera mitraillé  et son corps sera exposé sur la place Carnot, au centre de la ville  de Tiaret.  Mohammed Dib  Mohammed Dib est né le 21 juillet 1920 à Tlemcen. Reconnu  comme l'un des plus grands romanciers africains dans la langue de  Zola, Mohammed Dib a forgé une oeuvre romanesque dans ses trois  registres : la nouvelle, le roman, la poésie.  Après des études primaires et secondaires à Tlemcen, il entre à  l'Ecole normale supérieure d'Oran.  Entre 1939 et 1945, il exerce plusieurs métiers : instituteur, comptable,  interprète et maquettiste. Il publie dans le journal Alger  républicain des textes et des poèmes engagés ainsi que des chroniques  sur le théâtre algérien. En 1952, il publie son premier roman  La Grande Maison suivi en 1954 de L'Incendie puis en 1957,  Le Métier à tisser (Editions du Seuil - France). En 1959, le roman  Un été africain, paru également aux Editions du Seuil, a été à l'origine  de son expulsion d'Algérie. Il s'installe à Mougins (sud de la  France). Il entreprend alors de nombreux voyages à travers le monde.  A partir de 1974, l'oeuvre de Mohammed Dib s'internationalise. En  1994, il reçoit le grand prix de la Francophonie, la plus haute distinction  de l'Académie française.  Mohammed Dib, qui vit actuellement en France, continue, avec la  régularité d'un métronome, à féconder son siècle de son oeuvre  d'inspiration africaine, arabe et méditerranéenne semblable à une  gigantesque mosaïque qui s'inscrit dans les repères de notre mémoire  intelligible comme une symphonie souveraine, altière et juste dans  ce dialogue des civilisations que l'histoire inspire aux peuples.  Mustapha Kateb (1920-1989)  Mustapha Kateb est né à Souk Ahras le 8 juillet 1920. Dès l'âge de  18 ans, il commence avec le théâtre radiophonique et crée, au début  des années 1940, sa troupe professionnelle El Masrah qui deviendra  plus tard Masrah El Djazaïr.  C'est dans les mêmes années que Mustapha Kateb, en compagnie  de Mahieddine Bachtarzi et d'autres acteurs, donnera un nouveau  souffle au théâtre algérien.  De 1958 à 1962, Mustapha Kateb est désigné responsable permanent  de la troupe du FLN qui réussit à transmettre le message du  combat du peuple algérien à travers le monde.  En 1963, il devient le premier directeur du Théâtre national algérien  (TNA), et cela, jusqu'en 1972. Entre-temps, il crée, en 1965,  l'Institut national d'art dramatique et chorégraphique (INADC) de  Bordj El Kiffan (Alger) qui a formé de nombreux comédiens et comédiennes.  Il occupera le poste de conseiller technique chargé de l'animation  culturelle au ministère de l'Enseignement supérieur en 1973.  En août 1988, il dirige à nouveau le Théâtre national algérien.  Mustapha Kateb a interprété différents rôles à la télévision et au  cinéma. Il meurt le 28 octobre 1989.