Traditions et héritage

Mosaïque de céramique (Tlemcen – XIVe siècle)  Cette mosaïque est faite de panneaux de marqueterie de céramique  à entrelacs géométriques et floraux provenant de la médersa  Tachfiniya (Tlemcen, 720 de l'hégire – 1318 ap. J.-C).  C'est une combinaison de morceaux vernissés de tons différents  découpés suivant un dessin et encastrés les uns dans les autres. Ces  morceaux sont préalablement moulés, cuits, puis émaillés et recuits.  Ils seront assemblés et liés entre eux avec un mortier de sable et de  chaux que l’on fixe sur la paroi à décorer par des broches d'os ou  de bois scellées dans les joints.  La marqueterie de céramique sert à décorer des minarets, des lambris  et pavages de Valence de la médersa Tachfinya ou d'autres  édifices religieux. Les couleurs les plus utilisées sont le vert, le jaune  et le brun de manganèse.  Mosaïques de céramique  (Kalaâ des Béni Hammad – XIe siècle)  Les marqueteries de la Kalaâ des Béni Hammad – Ve siècle de l’hégire  – sont constituées par la juxtaposition de formes régulières,  découpées dans la terre crue, puis passées au four et recouvertes  d'émail que l'on fixe par une seconde cuisson. Ces marqueteries sont  placées sur le sol pour servir de dallage ou sont appliquées contre  les murs.  Construites en forme de croix à pans coupés, disposées autour d'une  étoile à huit branches, ces marqueteries de céramique sont de tons  unis : vert, blanc ou violet.  Cette mosaïque de faïences porte des décors peints à reflets métalliques  avec une épigraphie de caractères monumentaux dits coufiques.  Dans la céramique islamique d'Occident, on relève deux  inscriptions habituelles, souhaits ou fragments de formules pieuses :  «el moulk» (la royauté) et «el youmn» (le bonheur).  La seconde de ces formules, clairement exprimée sur les plaques de  revêtement à reflets métalliques, semble être devenue une sorte de  cliché des faïenciers de la Kalaâ des Béni Hammad.  Cette technique, qui se perpétue de nos jours sous l'appellation de  zellige, reste associée à la décoration des lieux de culte et de  somptueuses demeures.  Berceau  C’est le lit d'un tout jeune enfant souvent conçu de façon à pouvoir  l'y bercer. Il est en bois peint de couleurs vives muni de pieds non  fixes en forme d'arc et le décor exécuté est en motifs floraux avec  une inscription calligraphique parlant de sagesse.  Skampla  Cette table à thé du XVIIIe siècle (période ottomane), de forme  rectangulaire, mesurant 83 cm de longueur, 37 cm de largeur et  63 cm de hauteur, est en bois sculpté selon la technique d'emboîtement.  Cette table est décorée de plantes peintes à l'aquarelle.  Le vert, l'orange et le doré sont les couleurs les plus usitées. D’autres  tables portent des calligraphies au nom de l'artisan, tel «Hadj El  Bled», ou alors «El Djazaïr».  La surface de la table est ornée d'un ensemble de carrés de faïence  ou zellige fabriqués à Delft (Hollande) et dont l'utilisation était très  répandue à Alger en particulier et en Algérie en général.  Cette table est une pièce très rare dont le modèle est exposé au  Musée national des antiquités à Alger.