Boiseries d’art

En Algérie, le métier de la boiserie et de la décoration du bois constituait  une activité qui reflète et véhicule de fort belle manière deux  valeurs : l’exigence esthétique et l’utilité pratique. Plusieurs sortes  de bois étaient utilisées dans ce métier tels le thuya, le cèdre, le pin,  le chêne vert, le chêne-liège, le poirier et l’olivier. Les principaux  centres du bois se trouvaient à Alger, en Kabylie, à Tlemcen et dans  certaines régions du Sud. Les principaux ouvrages en bois produits  sont les coffres peints ou sculptés, les tables basses, les berceaux  peints, les porte-Coran, les portes, les chaires à prêcher, etc.  Porte de la mosquée Ketchaoua – Alger. Cette grande porte en bois  sculpté est une oeuvre attribuée à Ahmed Ben Lablatchi qui fut amin  (syndic) de la corporation des menuisiers à Alger à la fin du  XVIIIe siècle. Cette porte faite pour la mosquée Ketchaoua fut, en  1843, après la transformation de cet édifice, transportée à la mosquée  Ali-Bitchin, puis mise en dépôt au Musée national des antiquités  à Alger, où elle se trouve exposée dans la salle dite de la coupole.  Inscription du minbar de la mosquée de Nedroma – Tlemcen*. Cette  inscription est gravée sur une plaque de cèdre. Elle a la forme d’un  cintre surhaussé de 1 m de hauteur et de 0,72 m de largeur et se  trouve actuellement déposée au Musée national des antiquités à  Alger. Elle comprend deux parties, la première se déroule sur le pourtour  et ne compte qu’une seule ligne, la seconde orne la partie  centrale de la plaque et comporte onze lignes dont plusieurs sont  effacées. Les caractères coufiques qui composent l’inscription sont  d’une beauté et d’une pureté rarement égalées. Les historiens ne  sont pas arrivés à se mettre d’accord sur le nom du prince mentionné  sur la chaire de cette mosquée.  Il peut être admis que cette chaire a été fabriquée sous le règne de  Youcef Ibn Tachfin, et même précisé qu’elle l’a été avant  479 hégire/1086, date de la victoire de Zallaga remportée par les  Almoravides sur les chrétiens d’Espagne. Car après cet événement,  le chef Lamtûna devint Amir El Muslimin (commandeur des musulmans)  et n’aurait pas toléré qu’on lui donnât le simple titre d’Al Amir  Al Sayyid (prince souverain).