Millénaire de la naissance d’Ibn Sina

Abou Ali El Hussaïn Ibn Abdullah Ibn Sina, connu en Occident sous  le nom d’Avicenne, est né en 980 de notre ère à Afshana, près de  Boukhara, en Perse d’alors (Tadjikistan soviétique actuel). Mort en  1037 à l’âge de 57 ans et enterré à Hamadan, dans l’Iran actuel,  sa tombe est encore un lieu de pèlerinage.  C’est un des savants les plus remarquables par l’étendue de ses  connaissances. A 10 ans, il récitait par coeur tout le Coran. A 16  ans, il commençait des recherches de médecine et à 18 ans, il était  nommé médecin de la cour du roi. Ce poste lui donna accès à la  bibliothèque royale et en moins de trois ans, il avait écrit une encyclopédie  de 21 volumes.  Pendant un certain temps, il fut grand vizir, mais tomba en disgrâce  en même temps que son prince et fut jeté en prison. Chaque fois  qu’il le pouvait, il rassemblait et comptait toutes les connaissances  de son temps et écrivait des ouvrages de sciences naturelles, de philosophie,  de météorologie, de physique et de zoologie.  L’ouvrage le plus important d’Ibn Sina est Al Qanun fi tib ou Le  Canon de la médecine qui allait laisser sa marque sur la théorie de  la pratique médicale pendant des siècles. Cet ouvrage est une  compilation de toutes les connaissances de la médecine arabe  d’alors, des découvertes que les médecins grecs avaient faites plus  tôt, et des résultats que l’auteur lui-même avait tirés de ses propres  enquêtes sur les états pathologiques, leur prévention et leur traitement.  L’auteur décrit avec une grande précision certains troubles tels que  la pleurésie et les troubles intestinaux et donne aussi une description  de plusieurs maladies épidémiques graves, y compris la variole  et la rougeole. Et, pour la première fois, la tuberculose pulmonaire  est considérée comme une maladie contagieuse.  Ibn Sina a jeté les fondements de l’art de guérir. Il a plus que tout  autre contribué au développement de la science médicale universelle.  «Je dénouerai le noeud de la mort et les hommes vivront longtemps  », écrivait-il dans Le Canon de la médecine.  Ses traités de médecine ont été réédités douze fois en latin. Il a également  contribué au développement des sciences naturelles et de la  philosophie et est l’auteur de nombreux vers.  Outre sa contribution aux progrès de la médecine, Ibn Sina a été  aussi un remarquable musicien et musicologue. Auteur de cinq  ouvrages sur la musique, il considérait cet art comme un produit de  l’esprit humain et, dans son célèbre Canon de la médecine, il évoquera  ses vertus thérapeutiques, devançant largement son époque  quant aux possibilités de traitement de certaines maladies par le truchement  de la musique. Son essai sur la science musicale comprend  une centaine de pages consacrées à la théorie de la musique, à  commencer par la caractéristique du son musical, la formation des  intervalles et des tons jusqu’aux liens de la musique et des vers et  au rôle éducatif de l’art musical. Connaissant à fond l’organisme  humain, Ibn Sina appelait les gens à s’initier à la beauté pour «parvenir  à une harmonie plus complète».  Lors de sa dernière Conférence générale, l’Unesco a décidé de célébrer  le Millénaire d’Ibn Sina en 1980. Cette décision rend hommage  à l’illustre savant pour sa large contribution au progrès de l’humanité  entière et à l’influence de son héritage sur l’évolution de la  médecine en particulier et des autres sciences en général.