50e anniversaire du 8 Mai 1945

L’Algérie ne peut oublier les centaines de massacres commis ainsi  que les nombreuses enfumades qui ont ôté la vie à des milliers  d’Algériens dans des conditions abominables. Ni les enfants, ni les  femmes, ni les vieillards n’ont échappé à l’horreur.  Des fours ont même été installés à travers le pays, dont le plus célèbre  est celui du mont Dahra, oeuvre des bourreaux Bugeaud et  Pélissier. De telles pratiques se sont multipliées, notamment durant  la deuxième moitié du XIXe siècle. L’occupation a foulé la dignité  humaine et commis l’innommable à l’encontre des droits humains  fondamentaux et adopté la voie de l’extermination et du génocide  qui s’est inlassablement répétée durant son règne funeste dans notre  pays. Les auteurs des massacres commis à Sétif, Guelma et Kherrata  ont exécuté par centaines et milliers les citoyens sur les places publiques,  stades et autres buissons.  Les corps gisaient sur le sol, sans sépulture. Qui ne se souvient pas  des fours de la honte installés par l’occupant dans la région de  Guelma, au lieudit El-Hadj Mebarek, devenu lieu de recueillement ?  Ces fours étaient identiques aux fours crématoires de triste mémoire.  Les Algériens croyaient voir en la fin d’une Guerre mondiale ravageuse  l’occasion à ne pas rater pour faire valoir leur droit à la liberté  et à la dignité et le crier à la face du monde.  La France coloniale, consciente de ce que les manifestations des  Algériens en ce jour marquant dans l’histoire de l’humanité allaient  révéler l’image abjecte et ignoble du colonialisme, décida de les  réprimer dans le sang afin d’étouffer la revendication d’indépendance.  Mais ce sera peine perdue, les massacres n’ayant fait que  renforcer le sentiment d’injustice et raffermir la volonté du peuple  algérien d’en finir une fois pour toutes avec le colonialisme.