50e anniversaire de l’UGEMA

L’Union générale des étudiants musulmans algériens fut créée lors  d’un congrès tenu à Paris les 8 et 9 juillet 1955 par des étudiants  imprégnés des idées et principes du mouvement nationaliste de cette  époque. Parmi ces étudiants il y avait, entre autres, Belaïd  Abdesselam, Ahmed Taleb El Ibrahimi, Mohamed Benyahia, Aïssa  Messaoudi, Abdelhamid Mehri et Taleb Abderrahmane.  Outre les changements politico-militaires qu’a connus l’Algérie à  cette période, les conditions précaires dans lesquelles vivaient les  étudiants ont contribué à la création de cette organisation. L’Union  des étudiants visait à fonder un mouvement national capable à la  fois de défendre les intérêts des étudiants, d’associer les intellectuels  aux problèmes de leur nation et de contrecarrer la propagande coloniale  qui avançait que la Révolution algérienne n’était que l’activité  d’une bande de brigands.  En mars 1956, l’UGEMA a commencé son activité politique en organisant  son deuxième congrès à Paris. Ce dernier fut couronné par  l’adoption de deux résolutions : l’indépendance de l’Algérie sans  aucune condition et l’ouverture des pourparlers entre le Front de  libération nationale et les autorités coloniales. Devant le refus des  autorités coloniales de ces deux résolutions, une grève générale  des étudiants a été déclenchée le 19 juin 1956.  Pour obtenir sa reconnaissance officielle, l’UGEMA fut membre délégué  au 6e Congrès mondial des étudiants tenu à Colombo. Aussi,  les étudiants musulmans algériens ont intensifié leurs activités avec  les unions estudiantines suisse, hollandaise, allemande, italienne,  chinoise et américaine, ainsi qu’avec quelques capitales arabes.  L’administration française n’est pas restée inactive face à cette  fougue militante. Le 28 janvier1958, une décision portant dissolution  de l’Union, sous prétexte que les étudiants algériens se sont  écartés de leur réel objectif et agissent sous l’influence du Front de  libération nationale, a causé une réprobation générale dans les  milieux estudiantins à travers le monde. Plusieurs organisations nationales  et internationales ont participé à la réunion extraordinaire de  Londres où décision a été prise d’organiser une semaine de solidarité  avec les étudiants algériens.