Lutte contre la tuberculose Vers la victoire

 

Le thème adopté par le Comité algérien de lutte contre la tuberculose  (CALT) comme support de la cinquième campagne du timbre  antituberculeux pourra paraître un peu triomphant. Il est pourtant  réaliste si l’on considère les actions et les progrès accomplis depuis  vingt ans en Algérie en matière de lutte antituberculeuse.  La situation en 1962  En 1962, la tuberculose était un problème de santé publique  prioritaire, en raison des souffrances et des privations subies par la  population durant les sept années de guerre de libération et en  raison de la désorganisation des services de santé mal répartis, mal  adaptés et mal encadrés.  Les cas de tuberculose contagieuse étaient au moins de 150 par an  pour 100 000 habitants, soit 1,5‰.  Les actions accomplies de 1962 à 1985  1964-1966 - Mise en place des organismes centraux de lutte  antituberculeuse en vue de dresser les bilans épidémiologiques  nécessaires à la formation du programme antituberculeux national  Juin 1964 : Création du Bureau central de la tuberculose.  Décembre 64 : Reprise des activités et des travaux de recherche de la  Société algérienne de pneumo-phtisiologie.  Mai 1965 : Création du Comité algérien de lutte contre la  tuberculose, association bénévole d’utilité publique affiliée la même  année à l’Union internationale contre la tuberculose (UICT).  Février 1966 : Premier séminaire national de la tuberculose dont les  recommandations aboutissent à la formulation du Programme  antituberculeux national.  Mars 1966 : Installation de la Commission nationale consultative de  phtisiologie pour surveiller l’application du programme.  1967-1977 – Renforcement de l’application  du programme sur le terrain  1968-1971 : Campagne nationale de vaccination par le BCG,  entreprise et réalisée avec succès.  1969 : Création du Laboratoire de la tuberculose chargé de la  formation, du recyclage et du contrôle des microscopistes.  Parution de deux textes réglementaires rendant obligatoires et  gratuits la prévention, le diagnostic, le traitement et la surveillance  de la tuberculose.  1969-1972-1977 : Séminaires nationaux de lutte antituberculeuse qui  ont contribué à proposer les mesures techniques, opérationnelles et  administratives nécessaires à l’amélioration de l’accomplissement des  tâches du programme sur le terrain.  L’observance de ces mesures a été contrôlée par les séminaires de  supervision et d’évaluation annuels qui se sont régulièrement tenus  au niveau des wilayas dès 1976.  1978-1985 – Modernisation du programme antituberculeux national  _ Intégration de la vaccination par le BCG à la naissance dans le  programme élargi de vaccination avec une couverture de plus de  80%.  _ Institution et généralisation des régimes de chimiothérapie de  courte durée (6 mois), diminution de la durée d’hospitalisation des  patients grâce à l’efficacité des traitements de courte durée.  La situation en 1985  En vingt ans, la situation s’est progressivement améliorée tant au  plan épidémiologique qu’au niveau organisationnel.  Au plan épidémiologique  Les cas de tuberculose contagieuse sont de l’ordre de 50 pour  100 000 habitants, soit 3 fois moins qu’en 1962, et tous les  malades sont reconnus et traités, ce qui n’était pas le cas en 1962.  Au plan organisationnel  _ La preuve bactériologique de la tuberculose pulmonaire est  aujourd’hui apportée dans plus de 80% des cas.  _ Le taux de guérison de la tuberculose est de l’ordre de 80% et  celui des échecs de la chimiothérapie ne dépasse pas 3%.  _ Le taux de décès est inférieur à 2% et celui des abandons du  traitement n’excède pas 9%.  _ Enfin, le taux de couverture vaccinale à la naissance avoisine 85%.  Vers la victoire  Ainsi, le thème adopté pour la cinquième campagne du timbre  antituberculeux ne doit pas être interprété comme un constat de  victoire définitive. Les actions entreprises et les résultats obtenus  depuis 1962 permettent d’estimer que la maladie est contrôlée et  que la victoire est proche à la condition que le programme de lutte  mis en place depuis vingt ans soit maintenu et renforcé durant les  prochaines décennies.