Miguel de Cervantès (1547-1616)

Miguel de Cervantès Saavedra est né le 29 septembre 1547 dans  la petite ville d’Alcalá, à une trentaine de kilomètres de Madrid. Fils  d’un médecin modeste, il grandit au milieu d’une famille nombreuse.  Alors qu’il était encore étudiant à Madrid en 1568, il publia quelques  poèmes à la mémoire de la reine d’Espagne. En 1569, il partit  pour Rome et l’année suivante, il entra au service du cardinal  Giulio Acquaviva. Grisé de rêves héroïques, il rejoignit alors un régiment  de l’armée espagnole basé à Naples. En 1571, il prit part à  la bataille navale de Lépante contre les Turcs, au cours de laquelle  il perdit sa main gauche, ce qui lui valut le surnom de «manchot de  Lépante».  En septembre 1575, tandis qu’il rentrait en Espagne, Cervantès fut  enlevé par des pirates de Barbarie et emmené en captivité vers  l’Algérie. Il resta ainsi prisonnier pendant cinq ans et tenta de s’évader  d’Oran et d’Alger à plusieurs reprises. Il ne sera racheté et libéré  que le 24 octobre 1580 pour 500 écus d’or Roi d’Espagne. Il faut  noter que la Régence d’Alger, reconnaissant la qualité et le prix du  personnage, l’a fait bénéficier d’un régime de faveur, et malgré ses  tentatives d’évasion, le dey d’Alger lui a toujours montré de la considération,  même s’il a été condamné à 5 ans de réclusion. C’est dans  une grotte près du rivage à l’est d’Alger qu’il trouva quelque temps  refuge lors de son évasion de 1579. Cervantès était âgé de 33 ans  quand il regagna l’Espagne. Le courage exceptionnel qu’il avait  montré lors des années passées au service de la patrie et pendant  son aventure algérienne ne lui a pas permis de trouver un emploi  au sein d’une famille de la noblesse. Il se consacra alors à l’écriture  entre 1582 et 1585 et produisit des poèmes et des pièces de  théâtre qui ont presque tous disparu aujourd’hui. A Madrid, il fréquentait  les milieux littéraires. Aussi, il acquit une certaine notoriété  grâce à un roman pastoral, La Galatée, dont la rédaction a commencé  à Alger, mais sans pour autant pouvoir vivre de sa plume.  Le 12 décembre 1584, il épousa la fille d’un propriétaire d’Esquivias.  On lui confia de modestes charges gouvernementales telles que  l’approvisionnement de la flotte de l’invincible Armada ou la collecte  des impôts.  Il fut soupçonné, dans l’exercice de sa dernière fonction, de malversations  et fut emprisonné par les autorités à plusieurs reprises.  C’est durant sa période de détention qu’il imagina l’histoire d’un  chevalier errant en quête de superbes exploits. Cette histoire donna  lieu à un récit dont la première partie parut en 1605 sous le titre  L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche.  Huit ans plus tard, Cervantès publia Nouvelles exemplaires, un  recueil regroupant douze récits, et en 1614, il écrivit Le Voyage au  Parnasse qui est probablement son texte le plus intime. Cet ouvrage  fut suivi, en 1615, de la seconde partie de Don Quichotte.  Enfin, cédant aux rêves héroïques de sa jeunesse, Cervantès acheva,  quatre jours avant de mourir, un roman de chevalerie fantastique.  Miguel de Cervantès s’éteignit à Madrid le samedi 23 avril 1616 et  fut enterré au couvent de la Calle del Humilladero.