OEuvres d’art des musées nationaux

M’hamed Issiakhem est né en juin 1928 près d’Azeffoun, en Grande  Kabylie. Il passe sa première enfance à Relizane et en 1943, encore  enfant, il est amputé du bras gauche à la suite de la manipulation  accidentelle d’une grenade. Ce drame, au cours duquel il perd trois  membres de sa famille, retentira de longues années plus tard et  décidera indirectement de son avenir.  A partir de 1947, il suit les cours de la Société des beaux-arts d’Alger  puis, jusqu’en1951, ceux de l’Ecole des beaux-arts d’Alger en compagnie  de Mesli et Louaïl. De 1951 à 1953, se situe ce que l’on  peut appeler la période parisienne d’Issiakhem. Il fréquente, au cours  de ces années, l’atelier de Legueult. Il est alors attiré par l’art brut  et Jean Dubuffet, mais aussi par l’art abstrait. Le paysage conservé  au Musée national des beaux-arts témoigne de ce penchant.  L’expérience plastique acquise durant cette période demeurera primordiale.  En 1962, il obtient une bourse pour la Casa Vélasquez de Madrid,  mais il choisit de revenir en Algérie. Dès 1963, il commence sa  carrière nationale et internationale et participe à toutes les grandes  expositions d’art algérien à l’étranger et à la vie artistique de notre  pays. Membre fondateur de l’Union nationale des arts plastiques, il  exerce en tant que dessinateur de presse et réalise des billets de banque,  des affiches, ainsi que des timbres-poste. En 1973, il obtient  la médaille d’or de la Foire internationale d’Alger et en 1980, il  reçoit le premier Simba d’or de Rome, distinction de l’Unesco pour  l’art africain. En 1982 et 1984, M’hamed Issiakhem organise deux  rétrospectives de son oeuvre. Il meurt en décembre 1985 à la suite  d’une longue maladie.  Tout au long de sa carrière, M’hamed Issiakhem exprime en priorité  la douleur et la souffrance des êtres humains. Son oeuvre tout  entière témoigne du regard critique, parfois chargé d’une certaine  aigreur, qu’il jette sur la condition humaine. Cette lucidité sera  entretenue par sa douleur personnelle qu’il projettera jusque dans  ses dernières oeuvres.